Bonjour à tous
Pour ma part, je voulais apporter une petite touche de légèreté et d'autodérision en partageant quelques vidéos humoristiques. Avant que notre groupe ne définisse une proposition au sujet de ce que TAC doit être ou devenir, voici à travers ces extraits ce à quoi TAC ne devra (plus?) jamais ressembler.
1. Au sujet de l'impossibilité de concilier tous les points de vue et des sujets, matières ou rôles qui se mélangent...
http://dailypicksandflicks.com/2014/03/27/the-expert-perpendicular-red-lines-video/
Au-delà du côté absurde, il y a dans la vidéo une réplique qui me semble intéressante à isoler : "Je comprends... Vous êtes spécialiste d'un domaine restreint : vous ne pourriez pas avoir une vue d'ensemble"
C'est une des caractéristiques de TAC. Nous avons dans nos rangs des gens pointus et des gens convaincus, et ce pour chaque thématique de société. Mais on peut observer que si les deux se cumulent parfois, les plus convaincus ne sont pas toujours les plus pointus. Je pense qu'un mouvement comme TAC ne doit pas chercher à déterminer à priori ce qui serait idéal dans un secteur donné à un moment "t" d'une part, et, d'autre part, ce qui est ou sera réalisable au moment "t" ou "t+x". En gros, ne pas s'échiner à rédiger des "motions" ou des "prises de position" alors que le monde tout autour de nous évolue de plus en plus vite.
La constitution des groupes de travail (économie, école, travail digne etc.) et les réflexions ou les positions qui en émanent ne doivent jamais être une fin en soi. A un moment donné se posera la question de l'action et de l'intégration dans un "tout cohérent". Car qu'on le veuille ou non, que ce soit dans la société ou dans l'économie, tout est dans tout. Et on peut dessiner ou construire "en laboratoire" la machine la plus révolutionnaire et la plus performante qui soit, 2 questions se poseront tôt ou tard : qui sera l'opérateur de cette machine et avec quelle source d'énergie fonctionnera-t-elle ?
Quand un groupe de travail accouche de propositions concrètes d'une grande qualité, quand une vraie alternative théorique socialement ou économiquement innovante ressort de nos réflexions, il faut passer à l'action. Et l'action, elle est par nature soit politique, soit économique. La mobilisation en tant que telle ne sert à rien d'autre que d'éveiller les consicences et d'espérer influer sur des comportements individuels. Et même cela, c'est de nature économique. Les habitudes de consommation (ou de non-consommation) sont et resteront des actes posés par des agents économiques au sens "scientifique" du terme.
Une des questions à laquelle le groupe stratégie devrait pouvoir répondre pourrait-être : "Sommes-nous dans la réflexion ou dans l'action ? Ou avons-nous l'envie et les moyens d'être les deux ?" Sommes-nous un "think tank" ou un "opérateur de changement" ?
De la même manière qu'on ne peut pas tracer 7 lignes rouges perpendiculaires entre elles avec de l'encre bleue, il serait malhonnête intellectuellement d'espérer convaincre la société de faire tout autrement sans passer par l'action politique et / ou économique. Or, une partie de la base de TAC refuse jusqu'à l'idée de devenir un jour un parti politique et une autre partie refuse jusqu'à l'idée même de posséder, de produire ou de consommer (ne fusse que de la consommation intermédiaire, c'est à dire l'acquisition de facteurs de production).
Cette question m'apparaît comme étant primordiale : dans un think tank, on peut pousser très loin des réflexions antagonistes et partager avec le plus grand nombre le fruit de cette réflexion. J'ai pour ma part beaucoup aimé l'idée que TAC puisse devenir un contenant plutôt qu'un contenu, que les travaux de TAC puissent servir à façonner des "grilles de lecture" de notre société afin de rendre les citoyens plus conscients de toute une série d'enjeux, mais aussi des réalités socio-économiques. On a beau être idéaliste, il est important de bien identifier les obstacles au changement de manière réaliste et objective afin de pouvoir déployer notre intelligence collective pour les lever.
Dans notre société de l'information et de la communication, il n'y a plus de problèmes de droite ou de solutions de gauche et inversement. Les clivages se sont atténués. Et je valide la réflexion intervenue mercredi : il n'y a plus que des questions d'intérêts (individuels vs collectifs) et de moyens (publics ou privés)
INSERTION IMAGE - VOIR ONGLET "FICHIER"
J'espère que le schéma aidera à percevoir le fond de ma pensée. Actuellement (c'est une perception subjective), TAC "n'occupe" quasi que le bas de cette "zone d'action
Ce qui amène une autre question : jusqu'où est-il réaliste de positionner TAC vers le haut du schéma ? Sommes-nous attractifs pour les travailleurs et les entrepreneurs de la génération Z ?
Doit-on réserver aux patrons et à leurs fédérations le même accueil (chaleureux) que nous donnons actuellement aux mouvements syndicaux ? Alors, certes, probablement moins au Groupement de la Sidérurgie (GSV) qu'à l'Union des Entreprises à Profit social (UNIPSO).... Mais encore ?
Ceci amène à la question de la place des associations dans TAC.
Soyons pragmatiques : quelle (jeune !) association peut prétendre aujourd'hui en Belgique pouvoir faire descendre 30.000 personnes chaque année dans les rues sans raison particulière au niveau de l'actualité ?
Craindre la récupération ne serait-il pas une preuve de modestie mal placée ou d'un manque endogène de confiance (ou, provoquons un peu, de légitimité!) ?
TAC est né de la mobilisation associative et doit pour ma part continuer à s'en nourrir à tous points de vue. Si je devais choisir demain entre deux modèles de membership au sein de TAC (A. membres individuels ou B. membres collectifs, groupements), je choisirais l'option B sans même prendre une seconde de réflexion.
Si TAC veut fédérer et se massifier sans perdre son âme et ses valeurs, c'est précisément via les canaux associatifs que cela peut s'opérer. D'une part pour une question de nombre, mais également pour assurer la "pertinence du recrutement". Ou sont les citoyens qui ont le temps, l'énergie ou les capacités de s'investir ? Pour la plupart déjà actifs ou engagés dans des associations. Où sont les spécialistes les plus pointus et les plus légitimes pour dresser des états des lieux de pans entiers de notre société ? Même réponse...
Il ne faut pas craindre la récupération. Ne nous demandons pas ce que les assoc' pourraient récupérer du travail ou des positions de TAC, demandons-nous plutôt ce que TAC peut récupérer du travail et de la connaissance de terrain des toutes ces structures. Et si elles ne parlent pas d'une même voix, tant mieux ! Nous avons assez de groupes de travail pour faire des analyses, des recoupements et des synthèses. Et nous ne devrions jamais nous imposer de conclure qu'une solution est préférable à une autre.
Je vais même plus loin, un mouvement comme le nôtre ne devrait à la limite ne jamais "conclure". Nous sommes en veille permanente, attentifs aux péremptions des solutions d'hier et ouverts aux idées de demain. Nos positions peuvent être en perpétuelle évolution, à l'affut de la moindre innovation sociale. Mais pour cela, il faut chercher à ce que vive chaque jour en interne le débat, voire la confrontation !
2. Au sujet des objectifs de TAC
Et pour compléter ce que j'écris au point 1 : c'est très parodique mais... dans ces trois extraits, une question m'interpelle : Struggle against opression or struggle against reality ?
https://www.youtube.com/watch?v=f-0DKh9uFHM (à partir de 0'45)
https://www.youtube.com/watch?v=SX0KBls7bto
https://www.youtube.com/watch?v=55fqjw2J1vI
Comme évoqué plus haut, faut-il rester dans le domaine des idées ou passer à l'action ?
a. politique ?
Je vois deux solutions. Soit devenir un vrai parti pour mettre nos idées en œuvre, soit faire en sorte que TAC soit associé à un maximum de prise de décisions de gestion publique.
Dans le second cas, il faudra orienter la stratégie pour être associés à tout ce que notre pays compte d'organes paritaires ou consultatifs, voire même à tous les cabinets ministériels.
Aujourd'hui, aucun cabinet n'accueillerait des représentants de TAC en leur sein. Mais quid de leur réaction si nous devions nous positionner (et être reconnus!) comme le premier lobby citoyen pluridisciplinaire ?
b. économique ?
Jusqu'ici, j'ai observé un rejet quasi viscéral du "monde de l'entreprise" au point que l'idée même d'avoir du personnel, de recourir à des outils "payants" ou de dégager un excédent de recettes sur les dépenses semble urticant aux oreilles de certains.
Or, si nous voulons peser des deux côtés de la balance, ne serait-il pas judicieux de soutenir l'entreprise dans ce qu'elle a de plus social ou responsable ? Ne devons-nous pas apporter la force de notre réseau pour fédérer les SEL, les coopératives de productions, les potagers partagés, les acteurs de l'économie circulaire ou collaborative ?
[NB - Il existe AUSSI dans le monde "ennemi" de l'entreprise des "penseurs" ou des "acteurs du changement" : Le BECI par exemple organise des événements très pertinents pour promouvoir l'économie verte, l'économie systémique (7D values) ou l'économie circulaire. L'UCM dispose d'une cellule qui aide GRATUITEMENT (même les "non-membres" !) pour tout ce qui concerne les projets liés à l'éco-entreprise ou à l'économie de la fonctionalité. Pareil du côté public avec un service similaire au sein d'Impulse. Il y a des sociétés de consultance qui parviennent à vendre parfois à prix d'or aux entreprises des formations ou du conseil pour les rendre plus responsables sur le plan sociétal. Ces gens ont des relais dont nous ne disposeront jamais pour pénétrer dans les rouages du monde économique. Les ignorer reviendrait à engendrer un coût d'opportunité immense au minimum en termes de temps et d'énérgie ]
Ne pouvons-nous pas représenter un levier pour que les gens consomment autrement plutôt que de dénigrer la consommation au sens quasi "mystique" du terme ?
"Pire" encore... Ne devrions-nous pas envisager de produire nous-même certains types de produits et services que nous conceptualiserions sur une base alternative plutôt que d'exiger ques les pouvoir publics et les entreprises s'inspirent de nos bonnes idées ??
Voilà... Je m'arrête ici pour le moment. Je joins en annexe un résumé en diaporama du livre Stratégie océan bleu. L'outil que j'évoquais au PV (la courbe de valeur du canevas stratégique) se trouve en dia 12, 19 et 22. Mais la matrice des 4 actions et le schéma des cercles de "non clients" en page 10 et 11 sont assez inspirants également...
deso je fais un essai d'envoi de reponse car je viens de perdre tout mon texte..et je ne maitrise pas encore l'outil
bonjour a toutes et a tous,
alan, tu devras m'expliquer la prochaine reunion tes schemas car j'ai besoin d'explications et en life se sera plus facile a comprendre pour moi.
De ce qui a été dit je retiendrai pour ma part ceci:
-Que je suis de plus en plus persadée que TAC doit etre un contenant (stade) et permettre a toutes les équipes pluridisciplinaires de venir jouer sur le terrain. Tac assurant un soutien mental, financier et de visibilité pour les équipes.
- Qu'il faut partir du postulat que toutes les équipes sont dignes de confiance et agissent pour le bien commun et ce meme si la proposition ne plait pas a tous. Une thématique peut engendrer des reponses differentes: je suis persuadée qu'un consensus peut en emmerger.
- que, donc, les solutions peuvent venir de droite comme de gauche dans la mesure ou elles sont portées pas des gens de bonnes volontées., dans l'interet collectif et/ou meme individuel
- qu'il nous faut reflexion et reaction et j'aime l'idée de devenir un lobby citoyen pluridisciplinaire, pluri..
-je suis persuadée que quand un groupe porte un bon projet,( ex-TTIP) il federera de lui meme, j'appelle cela ;" le banc de poisson" et qu'il ne faudra faire aucun effort pour amener la "masse."elle viendra a nous d'elle-meme.
- qu'il nous faut comme le dit alan arriver que TAC soit present au sein de certaine discussion pour etre visibible et mettre en avant l'engagement citoyen.
- dans le stade: il y a dans les gradins, les spectateurs assis et sur le terrain, les équipes: le plus difficile sera d'amener les spectateurs sur la pelouse...mais si les équipes sont attrayantes, ce ne sera pas un probleme que du contraire car je suis persuadée que tout personne aime jouer et ne demande meme que ca! personne n'aime rester sur le banc..
bien a vous, j'espere que le texte va passer
deso pour les fautes
domido
bonjour a toutes et a tous,
voici une petite reflxion qui m'est venue apres que marc-pier m'aie signalé que Nabil avait parlé a la" RTBF la premiere" comme porte parole de TAC. et que le meme jour a "C dans l'air" le presentateur parlait des nuits debout et du fait qu'il ne voulait en aucun cas un porte parole mais des citoyens qui parlent en leur nom propre.
Nous avons donc d'une part, avec Nabil, quelqu'un qui parle au nom de TAC et comme delegue de la CNE ( ce qui est juste) et qui porte une parole qui ne represente pas toujours toute la base mais qui depose quand meme une parole comme dans toutes les organisations syndicales ou autres actuelles cad un fonctionnement vertical et emanant de l'ancien systeme , dont il faut absolument prendre distance, si nous voulons tout autre chose.
Cela a comme effet de donner une image fausse , pour moi, d'un TAC homogene, net, lisse, et coherent: ce qui n'est pas encore le cas mais il y a une image que certains veulent ainsi construire.
et d'autre part, les nuits debout completement horizontal qui ne veulent aucun porte parole et qui donnent lieu a des prises de paroles tout azimut, avec un semblant de cacophonies, d'anarchies..
je pense que TAc doit se situer dans une logiue intermediaire.
le chalenge ne serait il pas de trouver cette place intermediaire ou toute parole , de chacun, aurrait place et pas a l'unisson mais s'insrivant dans le groupe et ne passant pas par le monopole de certains.
Comment y arriver? voila toute la question?
marc-pier me dit entre la verticale et l'horizontale il nous faut trouver l'oblique , la transversale
ou pour moi le point de convergence!
bonne reflexion
domido: pour vivatomium : les ateliers d'imaginactions citoyennes
Bonjour!
J'ai raté la précédente réunion mais je suis motivé par la suite.
D'un point de vue méthodologique pour ce groupe, je trouve particulièrement intéressant lorsque les réflexion théoriques qui doient être faites dans un lieu comme celui-ci soient rattachées à des considérations de terrain. C'est à dire à partir de la réalité que nous vivons au jour le jour en nous engageant dans TAC. Et il faut partir des questionnements que nous avons en nous engageant dans TAC pour guider notre réflexions. Par exemple, moi qui ai fait partie du groupe SNCB, je me suis posé naturellement des rélflexions sur la nature de nos liens avec les syndicats, sur les alliances ou pas à créer avec des partis d'opposition, sur la stratégie de long terme de TAC pour gagner, et cetera. Car l'actualité du rail et la militance dans le mouvement amenait nécessairement à réfléchir et à se positionner. Mais ça ne s'est pas fait sur base de considérations théoriques hors sol, mais sur base de questions pertinentes pour l'action qui avait lieu. Si on essaye pas de rattacher nos réflexions aux pratiques actuelles, d'une part les réflexions seront rarement pertinentes pour nous aider à améliorer le mouvement car elles ne feront pas écho à des réalités vécues. D'autre part, les gens qui agissent actuellement ne se retrouveront pas forcément dedans (quelles qu'elles soient), si elles ne correspondent pas à des enjeux qu'ils rencontrent au jour le jour.
Partant de là, je souhaiterais vous amener plusieurs réflexions qui j'espère pourront contribuer à la discussion.
Selon moi, l'essentiel de ce que TAC peut apporter à la société, par rapport aux autres associations, est de rassembler et fédérer au dela des piliers, et au delà de la séparation citoyens/associations. Notre but est de mettre ensemble des acteurs qui ne se parlent pas mais luttent pour une société plus juste et plus durable. Le but : les rendre plus forts par la convergence des luttes, arreter de se tirer dans les pates, et peut être d'aboutir à un basculement systémique, qu'elles qu'en soient ses contours. Un second but, plus organisationnels, est aussi que TAC est un laboratoire d'expérimentation d'expériences démocratiques. Ce qui se fait dans certaines locales (en termes de rotation des postes, de parité H/F) est encourageant dans ce sens.
Donc nos actions ou réflexions doivent être pensées dans ce sens. Il n'est pas bien utile de se battre spécifiquement sur un enjeu (par exemple le coût des études à l'université) dès le moment où un de nos membres (la FEF) le fait déjà et le fait bien. Il est plus pertinent de se battre pour le refinancement de la SNCB, en mettant autour de la table associations environnementales, syndicats, navetteurs et associations de lutte contre la pauvreté. Des acteurs qui se retrouvent peu autour de la table et donc notre rôle de fédérateur peut prendre tout son sens. Pareil sur le TTIP, qui fédère de nombreuses luttes. Ou la grande Parade. Notre ADN est là, et c'est là que nous serons le mieux perçus, les plus utiles et les plus efficaces. Se mobiliser sur des sujets désertés par les autres associations (comme la réactions post-attentats) me semble aussi quelque chose de prometteur.
Pour ce qui est de la question contenant vs contenu, j'ai du mal à comprendre la distinction. Si on est contenant, est ce que ça veut dire qu'on ne fait aucune position / action propre, en laissant l'initiative aux organisations et citoyens ? Si oui, tous nos membres vont partir et se désengager. Sur un point très très théorique, on pourrait imaginer que des gens d'associations viennent proposer des idées à TAC et qu'elles se propagent parmi les citoyens et associations présentes, et que TAC ne serait que contenant. Mais dans la réalité des pratiques, peu d'assoç ont un intérêt à faire ça, et il leur est beaucoup plus fréquent de demander simplement par mail que TAC appose sont logo. Le mouvement ne vit véritablement que de ses actions propres. On peut le vouloir autrement (et je souhaiterais aussi que les associations membres soient davantage motrices), mais la réalité est ce qu'elle est et ne changera probablement pas vu que les assoç y trouvent leur compte.
Je suis par contre tout à fait en accord sur ce qui a été dit plus haut quant à la séparation action / réflexion. Le job de TAC ne doit pas être d'écrire des motions sur tout. Elle seraient d'ailleurs bien peu utilisées. C'est par nos actions (SNCB, Grande Parade,...) que nous nous faisons connaître, et les éventuelles positions qui sont prises doivent être des supports pour l'action. Par exemple, lorsqu'on s'est bougés sur la SNCB, nous avons simplement pris comme position que nous voulons des trains plus nombreux, plus surs, moins chers et à l'heure (et avec une refinancement de la SNCB comme moyen). Rien de plus précis. Et ça a été bien suffisant, on a de toutes façons jamais eu l'occasion de développer davantage la position dans les médias ou ailleurs. Donc réflexion oui, mais pas "hors sol", mais connectée à une possibilité de la porter via une action (au sens très large) dans l'espace public.
Hier au comité de coordination, Myriam a également évoqué le fait qu'il y a deux temps à TAC : le temps de l'activisme, très court, dans la réaction à l'actu. Comme sur les PanamaPapers. C'est souvent dans l'urgence, accessible uniquement à ceux qui ont beaucoup de temps et d'énergie, mais nécessaire pour rester en phase avec ce qui vit autour de nous. Et à côté, le temps long. Celui de la réflexion ou de l'action de long terme, indépendamment des vagues de l'actualité. Nous devons pouvoir jouer sur les deux plans, en sachant qu'ils sont dans une tension que nous n'arriverons jamais à résoudre.
L'autre débat qu'il me semble important de discuter, c'est celui de la taille qu'on veut : un mouvement de masse (populaire) ou un groupuscule. TAC est pour le moment un groupe de taille modeste. Qui arrive à faire de belles choses comme la Parade car il a des ressources et de l'énergie citoyenne, des alliés puissants (les associations) et un pendant flamand (Hart Boven Hard). J'en profite pour glisser ici ma réflexion sur les partis : il me semble que TAC ne doit pas devenir un parti, ce serait nous tirer une balle dans le piéd. On perdrait les associations, Hart Boven Hard, la plupart de nos membres, et on finirait à 50 comme Véga ou la LCR.
Au contraire, je crois que nous devons tendre vers une organisation populaire de masse, comme les indignés, Podemos, Syriza, le mouvement étudiant québecquoi ou autre. Pour ça, il faut grandir et avoir des nouveaux membres. La dernière année écoulée a montré qu'on a pas de nouveaux membres en se disant "des gens vont venir" sans rien faire de plus. Ce qui fonctionne, c'est organiser des actions qui nous font connaitre, et par là acquérir une image crédible et que de nouveaux membres soient attirés. Il faut aussi perfectionner nos réflexes de recrutement, par exemple en publiant davantage les dates des réunions de locale sur participer, ou en prenant des fiches lors des actions où les gens peuvent laisser leur contact. Hart Boven hard, qui est dans cette dynamique, a désormais plus de 25 locales je crois, ce qui en fait un mouvement beaucoup plus fort que le notre.
Dernier enjeu : la démocratie. Nous avons choisi une structure démocratique qui mélange des logiques "de bas en haut" et "de haut en bas", en essayant la démocratie délibérative, directe, participative... bref en voulant faire une Tout Autre Démocratie. Ca marche avec les limites que l'on connait. Le problème actuellement est que comme il n'y a pas un bureau qui décide de tout comme chez HBH, les lieux de décision sont éclatés en plein d'endroits. En découle une certaine opacité et un manque de transparence. ce serait beaucoup plus transparent s'il suffisait de se référer au PV du bureau pour savoir tout. Je ne veux pas qu'on fasse comme chez HBH avec un bureau qui se voit toutes les semaines et a les compétences décisionnelles, mais je pense qu'on doit acter le fait que notre démocratie est inachevée, et qu'elle est n'est pas "le pouvoir à la base" comme c'est sur le papier et dans nos textes, mais "le pouvoir à ceux qui ont plein de temps à mettre pour tout lire et aller à toutes les réunions". Cela est accentué par le fait que la plupart des initiatives de positionnement ou de mobilisation ne viennent pas des locales, mais de groupes thématiques (SNCB, école,...) ou d'individus. Les locales ne sont pas le moteur du mouvement. Selon moi c'est parce qu'elles ne sont pas assez fortes pour proposer / réagir / agir (et la force dépend du nombre de membres et de la qualité de l'organisation interne). Petite remarque aus passage : je trouve assez paradoxal quand certaines (rares) personnnes de locales disent qu'il n'y a pas de bonne démocratie et que tout vient d'en haut, alors que la cause vient justement du fait que les locales proposent / réagissent / agissent trop peu. Et que si elles le faisaient, rien ne viendrait d'"en haut" (c'est à dire des groupes thématiques ou des personnalités du CC qui "tirent"). Mais donc du coup, pour améliorer la démocratie à TAC, et pour la faire tendre vers la tout autre démocratie qu'on veut, il est prioritaire de renforcer les locales. Toute la démocratie ne tient pas à ça. Il faut aussi faire plein de petits gestes démocratiques au jour le jour (mettre les PVs accessibles à tous, etc.) mais sur le long terme c'est là qu'est la clé.
rapidement : Tout à fait d'accord avec Domido sur le fait qu'une initiative qui va dans le bon sens, même si pas tt à fait consensuelle, doit pouvoir être portée. Et sur la remarque d'Alan sur les entreprises : il me semble que TAC soutient déjà fort l'économie sociale et donc les entreprises sociales. Après personnellement je ne suis pas pour faire pote pote avec des banques ou des acieries, qui, lorsqu'elles se réunissent au sein de la FEB, sont celles qui proposent l'austérité. Et ce même si elles font un peu de greenwashing en faisant un peu d'investissement socialement responsable. On doit pas s'afficher de gauche ou de droite, mais quand même pour les 99% et contre les 1% (dans la lutte économique on s'entend, j'ai humainement rien contre un millonaire).
Bonne journée à vous
Olivier
Bonsoir tout le monde,
Comme j'ai eu l'occasion de le signaler à la fin de la réunion de mercredi dernier, je pense qu'il y a un article dans "Le Monde diplomatique" du mois de mars 2016 (p. 17 à 19), qui devrait intéresser tous les membres du groupe "stratégie", et même au-delà. Il s'agit d'un article de Frédéric Lordon, intitulé "Pour la république sociale", sous le titre "Fin de cycle pour la social-démocratie, et qui aborde par moments le fonctionnement des mouvements tels que le nôtre, que Lordon nomme "destituants"...
En vous souhaitant une bonne nuit,
Alain
il y a 1 jour
alain et les autres,
ce serait bien quand quelqu'un a une source qu'il mette le lien ou le mette en fichier s'il sait le faire ( comme alan )
merci d'avance
pour ma part je suis un dinosaure de l'internet...
Voilà Domido, il m'aura fallu un certain temps, mais j'ai finalement pu mettre la main sur le lien de l'article en question (voir ci-dessous) :
http://www.monde-diplomatique.fr/2016/03/LORDON/54925
A noter que Lordon a également un blog sur le Monde diplo : http://blog.mondediplo.net/2016-03-29-Nous-ne-revendiquons-rien
A méditer pendant la nuit, sauf si cela provoque des insomnies... ;-)
Merci à Alain de nous avoir signalé cet excellent article. Je l'ai mis dans les fichiers sur ce site, de même que la chronique de Vincent Engel, qui cite Lordon.
Rentrée de voyage,je découvre vos débats,et je me réjouis d'y lire souvent le mot "rassembler"!
Quand j'ai adhéré à TAC en janvier 2015,j'ai imaginé un grand mouvement citoyen rassembleur,et qu'un "agenda out" sur le site,disponible à tou-te-s les signataires,individus et associations,leur permettrait de mobiliser sur tous les événements pouvant contribuer à l'avènement d'une tout autre société se rapprochant de nos balises,chacun-e dans sa région respective. Hélas,lors de ma participation à mon premier comité de pilotage,on m'a dit que "Tac ne fédèrerait pas".
Il me semble à présent que de nouvelles forces vives vont pourtant dans ce sens et qu'elles ont agi au sein du mouvement afin que cet "agenda out" existe. Malheureusement,je constate qu'aucun événement n'y est annoncé,les signataires n'ont donc probablement pas été averti-e-s de cette possibilité. Ne serait-il pas possible que le groupe "Stratégie" obtienne qu'une news-letter soit envoyée régulièrement à tou-te-s les signataires pour les informer de ce genre de nouveauté, par exemple,et pour entretenir le lien? On m'a toujours répliqué que "les gens se désabonneraient s'ils recevaient trop de courrier"(prétexte qui m'a semblé fallacieux)(curieuse de savoir combien en ont été envoyées depuis le début???)
À bientôt! Michelle
Un article intéressant, sur pourquoi l'extrême droite monte, et quelques pistes pour aller dans l'autre sens : http://www.revue-ballast.fr/rebattre-les-cartes/
Sur la newsletter il y en avait régulièrement jusqu'à la Parade 2016. Mais le problème c'est qu'avec leur format, il faut des compétences techniques pour la faire, et que les gens qui les ont sont surchargés depuis :/
@Olivier Malay Peux-tu me dire précisément COMBIEN de Newsletters,adressées à tou-te-s les signataires,ont été envoyées depuis un an et demi? Nous nous préoccupons,dans ce groupe,de la stratégie de développement du mouvement,il me semble que cette question est essentielle pour conserver le lien entre tous les gens qui ont signé l'appel et que le fait de l'avoir négligée est en grande partie responsable de la défection de beaucoup d'entre eux.
Par ailleurs,ne serait-il pas possible d'offrir la possiblité de signer l'appel sur papier(en offrant aussi un feuillet avec les balises imprimées et un badge) lors de nos actions/sorties en rue? (Proposition faite en février 2015)
Si le "format" des Newsletters pose un problème,qu'on en change! Il faudrait surtout que le groupe "communication" soit chargé de la rédiger,et qu'elle soit approuvée par le CC,en réunion ou ici-meme(tout comme devraient l'être les textes publiés sur le site,alors même qu'ils ne sont jamais signés).
Salut Michelle,
Ta proposition est tout à fait possible, faut juste que des gens s'y collent (et ce n'est pas vraiment le rôle du bureau TAC mais plutôt d'un groupe dédié comme "communication" ou "action" ou autre, puis aux locales de le faire signer). Je soutiens à fond si un groupe veut travailler là dessus en tous cas.
Pour les newsletter je n'en sais rien, il faut aller voir dans tes mails, je suis dans la liste CC depuis moins d'un an donc je ne sais pas comptabiliser.
Je crois que le coeur du problème concernant tout ça est qu'il n'y a pas assez de monde dans des groupes de travail comme "communication" "TAC facebook", et même au bureau... du coup ça fonctionne en service minimum. L'enjeu me semble-t-il c'est d'impliqer plus de monde parmi les sympathisants, les signataires et les locales dans tous ces groupes, et alors la machine s'huilera mieux.
Typiquement pour la newsletter c'est pas un problème de volonté, le bureau a décidé plein de fois d'en faire récemment, mais on a pas su appliquer la décision faute d'énergie après la parade/de compétences techniques.
Et le problème c'est que c'est le serpent qui se mort la queue : pas de newsletter -> moins de nouveaux membres -> moins d'énergie -> moins de newsletter.
Mais là on a un nouveau bureau et l'axe central de travail va être de s'attacher à ce genre de taches