Groupe stratégie

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Bonjour à toutes et à tous, 

Lors de la dernière réunion, plusieurs d'entre nous ont manifesté leur envie de réfléchir plus en profondeur à la transparence. En effet, on trouve que ça manque beaucoup, ou que parfois c'est délicat, mais on devrait d'abord préciser de quoi on parle et essayer de trouver des modes de fonctionnement automatiques pour répondre à cet impératif. 

Je m'étais engagée à lancer le doodle pour la première réunion de ce "sous-groupe", mais je me dis que ce serait pas mal de 1) poster des documents pertinents/notre opinion sur le sujet/des articles qui en parlent/etc avant de se lancer là-dedans et 2) attendre que la réunion du GT stratégie soit fixée (histoire de ne pas se retrouver avec deux réunions d'affilées et de tenir compte de tous les agendas). 

Place à vos avis! 

Bonne journée

Démarré par Corinne Martin dans Groupe stratégie 1 juillet 2016 12:17

Déjà j'aurais tendance à trouver qu'un sous-gt manque de transparence par principe...

Mais j'ergote... ;)

Souffrons-nous de manque de transparence ou de manque de curiosité ?

Il serait intéressant de définir s'il s'agit d'une réflexion ou d'une volonté d'actions, de changements...

 

Patrick Jonniaux 1 juillet 2016 16:57

Bonjour Corinne,

Une référence particulièrement importante, voire même indispensable, en matière de "transparence", et plus largement  de communication, me paraît être le livre de Philippe Breton, "L'utopie de la communication", sous-titré "Le mythe du village planétaire", dans lequel il retrace l'émergence de l'idée "moderne" de communication suite à l'avènement de la cybernétique.

Philippe Breton dit notamment ce qui suit à la page 60 de son ouvrage, en résumant son propos précédent : "Il n'y a donc plus un niveau où agirait l'individu et un niveau qui serait celui de la société : l'un et l'autre sont fondus dans un lien social moderne unitaire. C'est la transparence qui permet cette fusion : grâce à la communication, l'homme est transparent à la société et la société est transparente pour l'homme. Les médias modernes fonderont leur politique d'expansion sur le thème : rien, nulle part, ne doit jamais plus rester secret."

Telle est l'idéologie de la communication dans laquelle nous vivons tous, avec ses conséquences concrètes sur notre façon de penser, notamment la notion de "transparence". Le reste de l'ouvrage est de la même veine.

Il me semble qu'un mouvement tel que TAC devrait, parmi d'autres, se donner pour objectif d'examiner et de démonter les présupposés de pareille idéologie, qui prend de plus en plus aujourd'hui dans nos sociétés les allures d'une véritable déferlante.

Bonne fin de journée !

Alain F 3 juillet 2016 17:48

Je ne connais pas ce livre et je comprends bien ton inquiétude Alain.

Personnellement je donne des formations aux nouvelles technologies et passe pas mal de temps à mettre en garde les utilisateurs par rapport à Google. Que j'utilise aussi par ailleurs je reconnais.

La dernière phrase de ta citation m'interpelle pleinemment mais il manque un mot pour refléter la réaliter...

Les médias modernes fonderont leur politique d'expansion sur le thème : rien, nulle part, ne doit jamais plus LEUR rester secret.

Le fait que FB et Google génèrent des milliards avec des produits "gratuits" est relativement peu évoqué et après réflexion beaucoup de personnes sont surprises.

 

Patrick Jonniaux 3 juillet 2016 22:43

J'ai participé il y a quelques temps à un forum ouvert sur le fonctionnement actuel des organisations en entreprises. Ce forum ouvert est une méthode d'organisation de réflexions, débats, d'organisation, basée sur le travail réalisé par Frédéric Laloux. Voici une vidéo de la conférence qu'il présente en de nombreux endroits et qui est très intéressante, je trouve. 

https://www.youtube.com/watch?v=NZKqPoQiaDE

Nous étions plusieurs à avoir vécu ce forum ouvert comme une très bonne expérience, sans frustration relatives à la transparence ou à l'organisation de la journée (ce qui est très rare!). Je pense que TAC devrait s'inspirer de ce fonctionnement, non seulement pour être plus transparent envers ses membres, mais aussi pour améliorer la qualité de nos AG via plus d'horizontalité. 

Corinne Martin 4 juillet 2016 09:47

Oui, je serais assez d'accord avec l'objection que tu fais concernant la réflexion de Breton à propos des médias, Patrick.

Mais cela ne constitue nullement l'argument principal de son livre, cette remarque concernant les médias étant faite presque en passant (bien qu'elle recoupe une des revendications constamment et explicitement énoncée par beaucoup de journalistes), comme un aboutissement logique de son propos principal sur la communication "moderne".

Ce qui constitue le fond de son raisonnement, c'est que la notion de transparence gît au coeur de notre société, en tant que cette dernière se définit elle-même comme étant principalement une société de communication, du moins si l'on veut bien suivre les fondateurs de la cybernétique sur cette voie.

Toutes les autres activités humaines se définissent dès lors en référence à l'activité de communication - voire même sont subordonnées à cette dernière activité, qui devient dès lors comme le paradigme de toutes les autres -, la transparence se définissant principalement comme un manque d'intériorité des sujets mis en communication. Tout doit donc se faire au grand jour, de manière permanente même si, dans les faits, ce n'est bien évidemment pas le cas.

On NE peut donc PAS ne pas être transparent aujourd'hui, quel que soit le domaine d'activité dans lequel on se trouve, avec tout ce que cela suppose et induit... Au risque de se faire lyncher !

Certains parleraient sans doute d'injonction paradoxale...

Alain F 4 juillet 2016 21:53

A propos de la méthode du forum ouvert :

Un forum ouvert sur la question « Quelles sont les questions, les pistes et les solutions que je souhaite explorer pour améliorer le secteur des coopératives et favoriser leur émergence? », organisé par PAC, a lieu ce vendredi 8 juillet à Molenbeek. Je ne peux malheureusement pas y aller car je travaille vendredi matin... Pour plus d'infos voir le site internet de PAC (http://www.pac-bruxelles.be/) ou l'évènement FB : https://www.facebook.com/events/550317675154250/

Si quelqu'un y va je serais très intéressée d'avoir des échos.

 

 

Ophélie Pruvost 5 juillet 2016 14:56

Quelqu'un a su s'y rendre? 

Corinne Martin 10 juillet 2016 08:31

Super Corinne !

Je suis en train de lire le livre de Frédéric Laloux et je serais très intéressée d'en discuter avec d'autres.  On y parle de choses essentielles dans les rapports entre personnes, de la  TRANSPARENCE  et du  RESPECT, car cela va ensemble. La transparence est inimaginable sans le respect total d'autrui. ET pour moi, cela se travaille au niveau de l'éducation. Gros travail à faire au niveau des adultes , mais c'est possible quand les dirigeants le veulent et donnent l'exemple !

Effectivement , certaines entreprises ou organisations, arrivent à mettre une transparence extrême dans leurs échanges (en multipliant les exercies visant à offrir une sécurité psychologique à chacun et à diminuer l'importance de l'EGO dans les relations) et cela donne des résultats extraordinaires au niveau de la liberté et la satisfaction au travail et, grâce à cela, au niveau de l'efficacité qui crève les plafonds ...

C'est à ce type de société que je souhaite oeuvrer !

Therese

Thérèse De Vriendt 11 juillet 2016 10:27

Voici un texte posté il y a plusieurs mois dans les discussions du groupe Liège démocratie. Je me suis permise de reprendre les propos d'Ugo Crespini, qui résument un texte dont le lien est juste en dessous. Cela me semble intéressant dans notre travail de ne pas réinventer la roue et de rebondir sur le travail fourni par d'autres groupes de TAC. Bonne lecture!

"L’INTELLIGENCE COLLECTIVE APPLIQUEE AUX GROUPES HUMAINS

Publié in extenso le 12/12/2015 sur le site des convivialistes.
Paru le 17/12/2015 sur le blog de Michel Martin sous le titre « Soit le chef, soit l’intelligence collective, il faut choisir ».

MON CŒUR LIBERTAIRE

Je ne veux être l’objet de personne. Que ce soit au sein du couple, de l’entreprise et dans toute entité avec laquelle j’entretiens des relations. Réciproquement, je ne veux posséder personne. Concrètement, je souhaite consentir à toutes les décisions qui me concernent et réciproquement, je ne souhaite imposer aucune décision à quelque adulte que ce soit. J’adhère donc à un projet d’émancipation qui ne pose aucun problème tant que je suis seul, mais qui se complique rapidement dès que je m’associe à d’autres pour former un collectif. C’est qu’un chien a beau avoir quatre pattes, il ne peut emprunter deux directions à la fois ! L’émancipation est au cœur, voire le cœur, de la gauche libertaire et c’est aussi celui de la modernité. Mais comment prendre des décisions efficaces au sein d’un collectif tout en respectant ce grand principe d’émancipation ?

Les organisations (entreprises, partis, associations) sont le siège des principales atteintes à la liberté individuelle, qu’elles soient dotées de structures formelles hiérarchiques classiques, ou de structures informelles. Les structures hiérarchiques formelles classiques portent atteinte aux libertés individuelles sous le couvert de liberté privée. Une contradiction même pas relevée par les tenants du libéralisme qui sont libéraux pour eux-mêmes et oppresseurs pour leurs subordonnés. Les structures informelles, comme celles des mouvements anarchistes, autogestionnaires, des mouvements d’émancipation féminine, sont à la fois le siège de dominations non dites et d’inefficacité.

JO FREEMAN ET L’IDEOLOGIE DE L’ABSENCE DE STRUCTURE.

En 1970, Jo Freeman, lasse de l’inefficacité politique des groupes féministes d’émancipation radicale, refusant donc toute structure formelle, écrit un texte fondateur que n’aurait pas renié Pierre Bourdieu : « The tyranny of structurelessness » (La Tyrannie de l’absence de structure). Elle démontre qu’aucun groupe ne peut se passer de structure, c’est-à-dire d’organisation et de procédure de prise de décision, celle-ci étant seulement plus ou moins formelle. Les groupes qui ne se donnent pas de structure formelle laissent le champ libre à un petit nombre élitaire (ou plusieurs coteries en compétition), qui saura établir et maintenir son emprise sur le groupe, par le charme, par la connaissance, la terreur ou tout autre moyen plus ou moins subtil. Les autres membres subissent cette domination et sont écartés des processus de décision, ayant une impression désagréable que quelque chose leur échappe. Finalement, ne pas se donner de structure revient à se structurer autour d’élites de fait, reproduisant les schémas classiques de domination et de violence symbolique.

Quand les élites informelles se conjuguent avec le mythe de l’absence de structure, il devient très difficile de mettre des bâtons dans les rouages du pouvoir ; celui-ci devient arbitraire.

Pour les groupes politiques se pose la question spécifique des représentants. Les médias rechercheront inévitablement et activement ces représentants. Ils ne manqueront pas de « starifier » telle ou tel membre du groupe. En l’absence de structure, ces stars se retrouveront en tension avec le groupe, à l’origine probable de nombreuses difficultés et ruptures.

L’absence de structure formelle est aussi un gage d’inefficacité et d’impuissance à coordonner des actions, ce qui est source de souffrance.

En résumé, l’absence de structure formelle est génératrice d’élitisme et de starification, qui sont contradictoires avec les valeurs et les objectifs d’émancipation, et aussi d’impuissance. Une grande part de l’énergie du groupe est alors dissipée dans une sourde lutte des places, d’autant plus frustrante qu’elle est niée.

La gauche libertaire souffre de son adhésion à l’idéologie, au mythe de l’absence de structure. Tant qu’elle restera accrochée à ce mythe, la droite des chefs peur dormir tranquille et continuer à bafouer les libertés individuelles dans les entreprises et dans les partis. Elle demeurera dans l’impuissance, ne pouvant ni établir de priorité, ni structurer ses objectifs, ni faire de campagne coordonnée, ni même être en accord avec elle-même. Si la gauche libertaire veut sortir de cet état d’impuissance, elle devra se structurer à un niveau local, régional, national, sans pour autant renoncer à son projet fondateur d’émancipation.

Forte de cette conviction issue de ses observations averties, Jo Freeman propose 7 principes qui lui semblent nécessaires pour mettre en place une structuration, par essai/erreur, qui soit apte à mettre en pratique et servir efficacement la cause de l’émancipation féminine dans la société. Ses préconisations ont un caractère général pouvant s’appliquer à tout groupe cherchant à instaurer l’émancipation en son sein même.

Les 7 principes préconisés par Jo Freeman (en résumé, se reporter au texte original pour la version longue)

1) Délégation consentie de formes spécifiques d’autorité par des méthodes démocratiques.
2) Les délégués sont responsables devant le groupe qui garde le dernier mot.
3) Eviter la concentration de pouvoir et l’identification des délégués avec leur pouvoir.
4) Réduire la durée des mandats, mais pas trop quand même pour être efficace.
5) Former le plus possible de membres aux différentes délégations, favoriser la polyvalence.
6) Diffuser au mieux les informations.
7) Favoriser la transparence et l’égalité d’accès aux ressources dont le groupe a besoin.

Jo Freeman préconise que « …par-dessus tout, nous devrons essayer différentes formes de structurations et développer différentes techniques à utiliser dans différentes situations ». Elle se place d’entrée dans une démarche réflexive ou les techniques seront évaluées « au résultat » en fonction des objectifs d’émancipation et d’efficacité recherchés (méthode de sélection évolutionniste après-coup).

GERARD ENDENBURG ET LA SOCIOCRATIE

La sociocratie a déjà fait l’objet d’un billet sur le blog de Jean Gadrey ayant pour titre « Comment fonctionnerait un parti appliquant les principes de la sociocratie ».

Il se trouve que la sociocratie d’Endenbourg respecte point par point les principes de structuration de Jo Freeman. Endenburg est parti d’une situation de pouvoir autocratique formelle pratiquant des rapports de domination assumés et Jo Freeman est partie d’une structure informelle pratiquant des rapports de domination déniés. La sociocratie est un point de rencontre improbable entre une entreprise hiérarchique et un mouvement d’émancipation féminine. Quel principe sous-jacent commun a-t-il bien pu faire se rencontrer ces deux mondes en apparence si éloignés ?

L’intelligence collective

Les deux approches ont à cœur de mobiliser au mieux leurs ressources pour atteindre leurs objectifs. Dans les deux cas, les luttes de pouvoir qui dominaient la situation sont évaluées comme des dépenses d’énergie excessives. La structure apparaît alors comme un outil capable d’évincer les luttes de pouvoir du devant de la scène et d’y placer durablement le projet et les objectifs du groupe, à condition de respecter certaines règles. Aucun des acteurs du groupe ne doit pouvoir s’approprier le groupe. Une information vaut une autre information, ce qui fonde l’égalité des acteurs. L’objection, loin d’être un frein, est mise au service de la qualité de l’information, elle devient le minerai de base de la prise de décision. En même temps, chaque proposition doit être examinée pour ce qu’elle est et non du fait de son émetteur. Tous ces éléments se rencontrent dans les groupes régis par des processus dits d’intelligence collective. Le cas d’intelligence collective le plus transposable aux groupes humains est celui du choix d’un nouveau nid par un essaim d’abeilles (se reporter au précédent billet sur la sociocratie où cet exemple est détaillé). Les expériences politiques de la gauche libertaire n’ont jusqu’ici pas été très concluantes, elles sont demeurées très marginales. Les utopistes à la recherche de la société idéale, dont les phalanstères de Fourier, se sont assez rapidement désagrégés faute d’échapper aux travers communautaires dans une société qui ne l’était plus. L’autogestion peine à se développer, encore trop sous la coupe du mythe de l’absence de structure. Les anarchistes demeurent dans l’utopie d’un homme nouveau et sont encore plus attachés au mythe de l’absence de structure. Il faut tout de même compter à l’actif de la gauche libertaire la réussite de l’associationnisme couronnée par la loi 1901. Le mouvement convivialiste se rattache fortement à la gauche libertaire par son exigence d’émancipation qui est le cœur de la gauche libertaire. Le mouvement convivialiste est à la recherche d’outils concrets capables d’organiser et de réguler les oppositions, les objections, « sans se massacrer ». Il pressent qu’il pourrait fédérer de nombreux mouvements et rencontrer une très large adhésion, n’exigeant pas d’homme nouveau. Le dynamisme associatif démontre que le convivialisme peut réussir, qu’il peut rencontrer cette adhésion.

Le convivialisme peut compter sur l’intelligence collective pour se structurer et devenir politiquement efficace sans pour autant renoncer en quoi que ce soit à ses objectifs d’émancipation, mais au contraire en lui apportant un cadre, une structure qui lui soit favorable et même indispensable ainsi que l’a montré Jo Freeman. La sociocratie est le premier outil cohérent, éprouvé expérimentalement, apte au développement de l’intelligence collective dans un groupe humain, dont le convivialisme peut s’inspirer. C’est dans les organisations (entreprises, associations…) que cet outil de combinaison concrète des libertés peut trouver à s’employer tel qu’il est, au moins comme point de départ. Pour l’organisation d’un parti politique, la question de la « starisation » soulevée par Jo Freeman, ne fait pas explicitement partie de la boîte à outils de la sociocratie d’Endenburg, puisque cette question des représentants est peu importante pour la plupart des entreprises. Il faut revenir aux bases de l’intelligence collective pour élaborer des solutions à ce phénomène de starisation et permettre au groupe de le réguler sans défiance, avec fierté et confiance vis-à-vis de ses représentants.

L’intelligence collective, si elle a quelque succès, est une expression qui ne manquera pas d’être galvaudée, triturée, malmenée, reprise à tort et à travers par les innombrables bouches intarissables de notre société du spectacle si friande de rumeurs et de frissons. L’essentiel, pour un tenant de la gauche libertaire qui ne souhaite ni la structuration par le chef, ni l’absence de structuration, est de développer les connaissances et les pratiques en intelligence collective et même devenir expert en intelligence collective effective, afin d’élaborer des structures propices à son développement. La sociocratie d’Endenburg ouvre cette voie. Ce n’est pas le dernier mot de la mise en œuvre de l’intelligence collective dans les groupes humains, d’autres structures relevant de l’intelligence collective pourront contribuer à fertiliser ce qu’on nomme parfois le désert idéologique dans lequel la gauche libertaire se cherche depuis la révolution.

L’intelligence collective ne peut pas tout. Elle ne changera pas l’homme et ses penchants pour la lutte des places, l’élitisme, la starisation. Elle ne fera pas disparaître les conflits nés de choix politiques incompatibles, c’est-à-dire qu’elle ne fera pas disparaître la polarisation droite/gauche d’une part et autoritaire/libertaire d’autre part. Des expériences malheureuses de mise en place échoueront, par méconnaissance, par des manœuvres de prise de pouvoir. Mais il existe aujourd’hui assez d’expériences réussies, un peu partout dans le monde et pour des organisations très variées de différentes tailles. Elles sont encore peu diffusées, ne serait-ce que parce que la littérature sur le sujet de l’intelligence collective appliquée à la gestion de collectifs humains est encore rare. Les médias ne connaissent pratiquement pas ce sujet et évitent donc de l’aborder. Qui sait que le Cirque du Soleil, un des plus fantastiques cirques du monde comportant plus de 5000 membres, est géré avec un tel outil ? Qui sait que l’entreprise Favi de 600 personnes, implantée en Normandie et dotée d’un outil relevant de l’intelligence collective sous le nom « d’entreprise libérée », est leader dans son segment de sous-traitance automobile, domaine de manufacture pourtant si sinistré en France? Qui sait que la Hollande, le pays d’Endenburg, s’est doté d’un statut spécifique adapté aux entreprises ayant adopté une gouvernance sociocratique ? Nous disposons de nombreux autres exemples dans tous les domaines (sauf un parti politique) nous fournissant assez de recul pour savoir que la maîtrise de structures propice à améliorer l’intelligence collective est possible et souhaitable pour offrir une place à chacun d’entre nous. C’est souhaitable de remplacer la lutte des places qui absorbent tant d’énergie et qui nous font détourner la tête quand la maison brûle, de sa position centrale pour y placer les choix collectifs, avec des outils efficaces de prise de décision, si nous voulons affronter les défis d’adaptation (sociaux, écologiques, du travail) très importants auxquels nous avons à faire face. Le projet convivialiste peut fédérer les différents courants de la gauche libertaire qui se voudraient réalistes, en prise sur les réalités, si elle devient la championne de l’intelligence collective appliquée aux collectifs humains, c’est un beau projet de rénovation politique capable de faire mentir les innombrables voix clamant que la gauche est morte. Alors au travail !"

 

Corinne Martin 17 juillet 2016 17:49

J'ai évoqué la question de la transparence,il y a trois semaines,dans mon avant-dernière intervention de la discussion "prochaine réunion du 23/6/16". Merci à ceux/celles que mon opinion intéresse de bien vouloir aller la lire là-bas, car je n'ai pas la possibilité technique de la transférer ici.

Je me réjouis de constater que les interventions ci-dessus lient la transparence,le fonctionnement et la communication du mouvement,qui, de mon point de vue,doivent être envisagés de front.

Mon interrogation sur la transparence concernait la question de sa pertinence au sein de TAC, posée dans la perspective du développement du mouvement, tel qu'il est aujourd'hui et ici(2016 en Belgique),après un an et demi d'existence où il va plutôt cahin-caha,et alors qu'il tend à se déliter.

Sans doute faudrait-il quand même un peu ré-inventer la roue,car la situation a bien changé depuis les sages reflexions de Jo Freeman et d'Endenburg, surtout à cause des immenses nouvelles possibilités de communication,tout autant que de leurs effets pernicieux, qui ne cessent de croître de jour en jour.

Merci,Thérèse, d'avoir écrit le mot "RESPECT" qui est le maître-mot d'une société humaine bien organisée(organisée en vue de l'augmentation du bien-etre de tou-te-s et de chacun-e, et de la diminution de leurs souffrances), qui tiendrait compte aussi des autres espèces comme nous l'imposent les réalités révélées par l'avancement des sciences(Interdépendance du vivant).

 

Oubion Michelle 18 juillet 2016 02:26

"Les 7 principes préconisés par Jo Freeman (en résumé, se reporter au texte original pour la version longue)

1) Délégation consentie de formes spécifiques d’autorité par des méthodes démocratiques.
2) Les délégués sont responsables devant le groupe qui garde le dernier mot.
3) Eviter la concentration de pouvoir et l’identification des délégués avec leur pouvoir.
4) Réduire la durée des mandats, mais pas trop quand même pour être efficace.
5) Former le plus possible de membres aux différentes délégations, favoriser la polyvalence.
6) Diffuser au mieux les informations.
7) Favoriser la transparence et l’égalité d’accès aux ressources dont le groupe a besoin."

 

On est dans le bon alors! Génial, on peut avancer maintenant ! ^^

Sifiane 18 juillet 2016 21:38

J'ai envie d'ajouter un 8ème principe:

Les décisions qui ont des conséquences sur un sous-ensemble local sont prises par les membres du sous-ensemble local et les décisions qui ont des conséquences sur l'ensemble global (qui englobe les sous-ensembles locaux) sont prises par tous les membres.

Giuseppe 22 juillet 2016 00:23

Giuseppe, vois-tu une méthode dynamique de concerner tous ces membres afin d'avoir le plus grand nombre de réponses et assez rapides? Mettrait-on des limites temporelles aux dépôts de réponses? Quel est le ratio minimum acceptable pour qu'un nombre de réponses soit valide face au timing imposé?

Sifiane 23 juillet 2016 18:23

Je n'ai pas la science infuse, mais tout moyen de communication s'étendant au plus grand nombre pourrait convenir (pas le télégraphe, pas le pigeon voyageur,...;-) mais un moyen qui permettrait d'atteindre plus de membres comme internet par exemple).  Il y a certainement des outils qui existent, on ne doit pas réinventer l'eau chaude.

Rapide,...je pense qu'internet est de nos jours suffisemment rapide pour communiquer des vidéos, des images ou du son.  Mais le mode de prise de décision a une influence sur le fait que les décisions prises conviennent au plus grand nombre ou au mieux à tous (moins de dissension, cohésion du groupe, implication de tous, même finalité de chaque membre et du groupe).

Nous devrons nous mettre d'accord sur les limites temporelles, les ratios de réponse et autres.  Et ces paramètres devront probablement être adaptés par l'expérience.

Giuseppe 24 juillet 2016 01:03

Même si Google n'est pas apprécié de tout le monde... ils ont un produit superbe pour la récolte de données GoogleForms.

On l'avait en son temps utilisé pour Démocratie Interne.

C'est même peut être réalisable avec les produit Wordpress avec lequel on gère le site web.

Si certains veulent tester d'autres possibilités : http://www.makeuseof.com/tag/finest-14-google-forms-alternatives-try/

Patrick Jonniaux 25 juillet 2016 09:06

@Giuseppe , @Sifiane , le problème, c'est surtout qu'il n'y a aucune définition du "membre", une partie des "membres actifs" ayant toujours refusé que tou-te-s les signataires(individus et associations) soient également considéré-e-s comme des membres à part entière(et les ont donc exclu-e-s des prises de décision qui les concernaient pourtant).

@Patrick , @Corine , pour l'organisation de rencontres/réunions, par ex, il existe un système "Framadate" qui, de ce que j'en sais(mais je me trompe peut-être), ne passe pas sous l'œil de Google...

Oubion Michelle 27 juillet 2016 15:42
Vous avez tout lu dans cette discussion