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Retour du dernier CC par André

Mail d'André du 22/04 :

Bonjour à tou-tes,

Pour nous permettre de ne pas passer trop de temps sur le point Comité
de coordination de jeudi 20 qui me semble indispensable à traiter,  je
vous en transmets ici un rapport divisé en 3 parties : la première où
il sera question du point principal, un projet ambitieux de résistance
au gouvernement fédéral, la seconde sur tout ce qui est en rapport
avec la démocratie (dans ce projet comme ailleurs), et la troisième
sur la préparation et l'organisation de la Grande Parade du 7 mai.

Voici le détail :

1) Résistance au gouvernement Michel : historique et généralités sur
le projet d'un groupe au départ extérieur à TAC

Tout est parti d'un groupe mis en route par Manuela Cadelli dans le
cadre de l'Association Syndicale des Magistrats, face aux mesures
prises par le gouvernement dans ce secteur. Je peux déjà repérer (à
titre personnel) les nouvelles barrières financières et
administratives mises en place pour faire appel aux avocats pro deo
(permettant aux moins favorisés de faire appel à la justice), la
suppression de certaines justices de paix (dont celle de WB!!!) et
aussi l'idée de supprimer le jury d'assises.

Voyant que les actions de protestation qui ont eu lieu contre le gvt
dès 2015 ne l'ont pas fait changer d'avis, il a été décidé d'élargir
ce groupe à tout le secteur public, et depuis mars de faire aussi le
lien avec TAC, dénommé provisoirement "TAM TAM" (Tout autre modèle
pour un tout autre monde). Et c'est essentiellement sur un document
qui vient d'être rédigé au sein de ce groupe (en pièce jointe),
définissant une stratégie générale de résistance, dont il a été
question au CC.

Il a été expliqué que ce qui est déjà clair pour moi au niveau de la
justice – le démantèlement d'un secteur essentiel pour préserver
l’État de droit – concerne aussi d'autres secteurs, essentiellement
sociaux, et de là est partie l'idée de travailler sur 6 thèmes, dont 2
transversaux.

La différence avec les mesures anti-sociales déjà prises par les
gouvernements précédents tiendrait dans le fait que celles prises par
ce gouvernement-ci traduiraient un véritable changement de régime et
de modèle par rapport au passé, dans le sens d'une logique qui met en
compétition tous contre tous, et c'est là-dessus que la discussion a
surtout porté. Au cours de laquelle il a été notamment dit que le
constat pêchait par une certaine idéalisation du passé et un certain
manque de projection dans le futur, et que nous manquions d'éléments
concrets attestant de ce changement de nature des mesures prises.

Le souhait a aussi été émis d'ajouter un thème transversal : la
nécessaire transition écologique.

Du coté des promoteurs de l'initiative, du groupe porteur, il a été
dit qu'il était OK de prendre en compte les propositions qui ne la
remettent pas fondamentalement en cause, en intégrant dans le texte
les amendements qui leur paraissent intégrables. Par contre, je n'ai
pas eu de réponse directe par rapport à l'hypothèse que j'ai posé que
la diminution de ce qui était généralement présenté comme "les charges
sur le travail" a été amorcé des la fin des années '90 (sans cependant
que le report de la fiscalité sur le travail vers une fiscalité sur le
capital se soit cependant concrétisé – voir aussi point 2 sur la
démocratie), il a seulement été répondu que les changements actuels
sont tels qu'il est désormais difficile de distinguer dans les comptes
fédéraux ce qui relève de la sécurité sociale et ce qui relève des
impôts.

Il y a eu beaucoup d'interventions pour demander que le constat
s'appuie sur une analyse détaillée de la situation, analyse qui
devrait être réalisée ultérieurement, avec des notes détaillées
rédigées par des groupes thématiques qui se constitueront. Par
ailleurs, un point sur lequel il semble y avoir un accord général,
c'est le refus absolu de considérer comme valide le discours selon
lequel "il n'y a plus d'argent dans les caisses", en lui opposant la
conviction qu'il y a une foule d'alternatives possibles !

2) La question de la démocratie

La démocratie, sous l'intitulé "démocratie et délibération" est un des
axes transversaux de ce projet de campagne. Dans le document, plus
précisément, il est question de "démocratie associative", de
dé-démocratisation de nos sociétés, des "espaces de délibération
démocratique (qui) sont réduits à rien" et de "démocratie confisquée".
Il y est aussi dit que "le néolibéralisme est un fascisme".

Cela dit, dans ce texte et au cours de la discussion, peu de choses
ont été dites pour expliquer au juste ce que tout cela recouvre (par
exemple en quoi se traduit concrètement le passage de la gestion par
le politique à la gestion par le marché), et pour étayer ce point de
vue qui s'applique à un aspect fondamental de nos sociétés, au niveau
de nos systèmes politique et économique (bien que ce qui se passe au
niveau du secteur de la justice en dit déjà beaucoup!). L'élément le
plus probant que j'ai eu en la matière est venu d'ailleurs à la suite
d'un coup de fil que j'ai eu avec un ami sympathisant de TAC vendredi
soir : "avant", les accords socio-professionnels résultaient
essentiellement d'une concertation entre les syndicats et le patronat,
le gouvernement n'intervenant que s'ils ne pouvaient pas se mettre
d'accord, en tant qu'arbitre en qq sorte. Or, aujourd'hui, le
gouvernement prendrait une place prépondérante dans la décision, qui
ne serait plus conforme aux mécanismes de concertation sociale mis en
place juste après la seconde guerre mondiale.

Pour continuer, quelques éléments historiques et/ou venant d'autres
sources, accompagnés de réflexions personnelles.

Juste après la 2ème guerre mondiale, alors que les temps qui ont
précédé avaient été marqués par une nette collaboration du pouvoir
économique avec l'occupant (et donc décrédibilisé) et par un fort
engagement des communistes dans la résistance, et que le monde dit
libre subissait en quelque sorte la concurrence des Etats d'économie
socialiste à l'Est, au moins 3 choses importantes avaient été mises en
place :

- une concertation étroite entre le gouvernement (à l'époque, il n'y
avait qu'un gouvernement!) et les syndicats pour tout ce qui relève
des décisions sociales ;
- la cotisation à la sécurité sociale sur les salaires, dont la
gestion était assurée par les syndicats et les mutuelles ;
- et enfin le bureau du plan, destiné principalement à la
reconstruction de l'économie après la guerre, et donnant des objectifs
de production (aujourd'hui, cette institution existe toujours, mais
elle n'a plus que des missions de prévision).

Or, la cotisation a la sécurité sociale a été nettement réduite depuis
lors,dans le cadre des programmes de réduction des dites charges
sociales des entreprises (lors du débat, il a par ailleurs été dit que
(re)faire passer la cotisation patronale à 33 % permettrait sans
problème de payer les pensions).

Je reviens ici sur un élément d'analyse critique : à la fin des années
'90, le discours dominant (auquel j'adhérais d'ailleurs) plaidait pour
aller vers un équilibre entre la fiscalité sur le travail (considérée
comme étouffante – dans les 15 dernières années, j'ai d'ailleurs
assisté à la fermeture de 2 restaurants végétarien à Bruxelles!) et la
fiscalité sur le capital, discours qu'à ma connaissance, les syndicats
n'ont pas remis en question à l'époque. Cela dit, l'accroissement des
impôts sur les gros revenus n'a jamais suivi, bien au contraire, alors
que cela aurait pu être réalisé avant l'arrivée des libéraux au
pouvoir, en 1999!.

Autour de moi comme à ce CC, il a par ailleurs, plus largement, été
question de démocratie ces derniers temps : avec un voisin qui a avec
d'autres initié un groupe de réflexion où la question de la démocratie
est notamment abordée, avec Patrick Dupriez d'Ecolo concernant le
tirage au sort, avec une remarque concernant l'absence d'AG
délibérative à TAC depuis bien longtemps, avec ce que fait le groupe
"Tout autre démocratie" (dont un projet de "parlement citoyen"), avec
le projet du groupe-coeur du groupe TAME de mettre localement en route
des ateliers notamment sur la démocratie économique, avec un texte
d'Olivier Malay (en lien notamment avec la demande des médias qui
demandent à TAC ses positions en matière de renouveau démocratique) où
il est notamment question – encore – de tirage au sort (voir pièce
jointe si je ne l'oublie pas) et bien sûr aussi au niveau de notre
locale avec "l'effet Saillans" ! Bref, ça bouge !

3) La Grande Parade

Tout d'abord, un élément de controverse : comme l'année précédente,
les partis politiques flamands seront présents lors de l'événement,
bien que sous certaines conditions, décision de Hart boven hard qui
pose problème à TAC. J'ajouterai que cela me pose encore plus problème
dans la mesure où j'avais à un moment donné le sentiment que la nature
même de l'événement qui se profilait, voulant privilégier les contacts
entre les mouvements présents, ainsiq qu'entre les personnes, ne
"permettrait" pas ce genre de choses, ayant perdu toute dimension
"manifestatoire".

Au niveau logistique, des aides sont toujours demandées, pour la
préparation, au sein de l'événement même (dont les "stewards") et en
financement. A cet égard, on prévoit aussi à TAC d'ouvrir un compte de
type "crowdfunding", ainsi que de fonctionner aussi avec des ordres,
comme cela se fait du coté de HbH.

A ce lundi pour les intéressés!

André

PS : j'étais aussi présent, tout au moins en partie à la conférence de
Mohammed Taleb et j'ai particulièrement apprécié le lien fait entre
sortie du capitalisme et spiritualité. Pour ce que j'ai raté, et pour
ceux qui n'étaient pas là, j'ai entendu dire que la conférence a été
filmée...

Démarré par Corinne M dans Locale de Watermael-B. 23 avril 2017 11:48