Groupe tout autre école

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Ultimes remarques sur le Manifeste

La version finale du Manifeste sera approuvée lors de notre réunion du 25 avril 18h à Namur (Rue Dewez 40, 4e étage). D'ultimes remarques peuvent être adressées, mais il doit s'agir de remarques précises assorties de propositions. Elles doivent être faites en ayant en tête ce qui est écrit dans l'introduction du Manifeste :  "Cette synthèse est ainsi le fruit de compromis entre les avis des un-e-s et des autres. Nous ne sommes pas tous et toutes d’accord avec chacun des mots utilisés dans le Manifeste, mais nous approuvons le projet global. Nous n’avons pas la prétention d’avoir dessiné l’école parfaite, ni celle qui nous correspond exactement à titre individuel, mais nous jetons les bases d’un projet collectif et fédérateur." 

Merci d'indiquer chaque fois le numéro de ligne figurant dans la version 4.3.Brute que vous avez reçue par courriel.

Démarré par Bernard Delvaux dans Groupe tout autre école 22 avril 2016 08:38

Bonjour,

Bravo pour ce manifeste, formidable boulot.

Une remarque, simplement, à propos des titres. A prendre ou à laisser

Nous détourner d’un horizon sans lendemain : Nous éloigner ?  Subjectivement, il me semble que s'éloigner est plus fort, plus actif que se détourner.

Nous unir,

Tendre vers un horizon désirable :

- tendre vers me semble trop doux, trop hypothétique. Le manifeste est plus assertif que cela. Construire un horizon désirable ?  Définir un horizon désirable ? 

- désirable sonne étrangement : j'en saisis bien le sens mais peut-être que l'expression Définir un nouvel horizon serait mieux compris par ceux et celles qui découvrent le Manifeste.

Dessiner une tout autre école 

Bravo et merci à ceux et celles qui ont mis en mots communs ce que nous portons tous, là où nous sommes et chacun à notre manière.

Sabine de Ville / Culture&Démocratie

de Ville Sabine 22 avril 2016 10:27

Ils ont doné leur avis par courriel pluôt que directement ici. Je relaie leurs avis.

JULIE HEUNDERS. Félicitations pour tout le travail accompli, c'est très impressionnant et ça donne de l'espoir.

MICHÈLE GOSLAR. J'ai parcouru le nouveau manifeste et suis d'accord avec toutes les propositions. je continue à croire que la seule solution pour faire avancer les choses est d'insuffler notre programme à certains établissements existants susceptibles de mener cette expérience toute nouvelle d'éducation et de ne pas attendre un miracle qui fera changer les choses. D'autre part, je crois aussi qu'il serait judicieux d'adresser notre manifeste à la nouvelle ministre avant qu'elle ait à l'esprit nos revendications qui vont bien plus loin que la projet Milquet qui ne fait bouger que des lignes (lesquelles d'ailleurs?). Avec mon admiration pour le travail accompli

.NADINE PLATEAU. Personnellement, j’ai toujours plaidé pour un manifeste qui serait un work in progress et in process, c’est-à-dire que l’on pourrait compléter et contester de manière permanente. On pourrait avancer dans l’analyse des désaccords et des divergences. Donc il faut qu’il reste facilement accessible sur le site de TAE. Le faire signer ou pas ne me semble pas important, par contre le faire vivre oui.

Bernard Delvaux 25 avril 2016 08:46

Bonjour,

Je viens de parvourir la version 4.3. du manifeste. Tout d'abord bravo à tous ceux qui ont dû (et su) compiler et concilier les multiples avis, parfois très divergents. Nous (l'Aped) avons noté que plusieurs de nos remarques ont été prises en considération dans cette nouvelle version. Mais nous gardons évidemment encore quelques réserves par rapport à ce texte.

D'accord que la première question est "Que faut-il enseigner ? Pourquoi ? Pour quel monde ?" et la seconde "Comment ?" Mais pour nous, dans ce "comment", les aspects de didactique, de pédagogie, de mode de fonctionnement de l'école, de structures des systèmes éducatifs, de pilotage et de financement se mêlent étroitement au point d'être difficilement séparables. Et nous ne croyons pas que la pédagogie soit le principal problème. L'analyse statistique comparative montre que deux tiers des différences entre pays européens, sur le plan de l'équité dans l'accès aux savoir, s'expliquent par des mécanismes de ségrégation. Dans un pays qui est le champion à la fois des inégalités de résultats et de la ségrégation scolaire, nous ne pouvons donc que regretter que les revendication progressistes essentielles d'un tronc commun général et polytechnique, d'un réseau unique et public, d'une limitation de l'impact du marché scolaire, d'un refinancement, etc. restent absentes de ce manifeste. Nous prenons cependant bonne note que ces quetions feront l'objet de débats ultérieurs.

Nous croyons aussi que le traitement des questions de pédagogie, même dans cette version atténuée, reste un peu trop unilatéral. Si l'enseignant peut effectivement être amené à entreprendre une démarche où il découvre des territoires nouveaux en même temps que les élèves, il n'en reste pas moins que son expertise générale est une condition essentielle pour que les démarches de construction de savoirs soient couronnées de succès. Nous croyons aussi qu'il existe de bons cours "ex cathedra" et que ce serait dommage d'en priver les élèves.

Néanmoins, nous comprenons que ce manifeste reflète actuellement la meilleure synthèse possible des avis qui ont été exprimés. Dans un souci d'unité d'action, nous diffuserons, signerons et apporterons notre soutien à ce manifeste (sans pour autant cacher ce que sont, selon nous, ses faiblesses). Nous espérons que les débats annoncés sur les questions d'organisation, de structures, de financement... pourront rapidement apporter la preuve que TAE est vraiment un projet progressiste, en rupture avec l'école inégale et ségrégative que nous connaissons.

Pour l'Aped

Nico Hirtt

 

Nico Hirtt 25 avril 2016 10:28

Bien content de l'intervention de l'aped et Nico Hirt.

Tout "extrémisme"même pédagogique est à banir. Un enseignant bien dans sa méthodologie sera toujours plus efficace qu'un autre qui a moins de maîtrise. Laisser des portes ouvertes serait plus opportun selon moi en cette matière.

La question cruciale qui va se jouer selon moi c'est : "Comment assurer des écoles ayant TOUTES une mixité sociale digne de ce nom ?" Aujourd'hui, les politiques menées semblent inéficaces et le fossé se creuse. Nos villes tout comme nos écoles sont hiérarchisées socialement et les apprentissages sont très différents en fonction de la localisation et ce dès la maternelle. Cette problématique devrait être LA porte d'entrée et ne fera pas l'unanimité. C'est une prise de risque qu'aucun politique professionnel n'osera prendre. Ensuite, les moyens et l'organisation pratique. Pour changer notre école et en faire un outil de progrès où chacun APPREND il faudra modéliser cela sur un grande échelle et non à l'échelle habituelle à savoir un mandat politique. Les changements profonds se font sur plusieurs générations parfois et pas en quatre ans.

Sans une école plus égalitaire, il n'y aura pas de progrès. Quand je lis le manifeste, je me dis qu'on est pas loin des valeurs de base prônées à l'époque par "l'école de la réussite" de madame Onkelinkx. Sur les valeurs, on n'est pas si éloigné que ça, mais pratiquement où en est-on apprès tant d'années ?...Pas loin visiblement puisqu'en 2016 on se repose la question.

Charlier 25 avril 2016 13:54

Je rejoins Nico Hirtt quand il écrit que «  nous ne pouvons donc que regretter que les revendication progressistes essentielles d'un tronc commun général et polytechnique, d'un réseau unique et public, d'une limitation de l'impact du marché scolaire, d'un refinancement, etc. restent absentes de ce manifeste. », sauf à propos du refinancement, sachant que nous bénéficions en FWB d’un des plus haut financements de l’OCDE ; c’est juste la répartition et l’usage qui est fait du budget qui n’est pas adéquat. J’aurais aimé aussi, alors que Nico Hirtt rajoute la question du statut des profs à sa remarque. Et tant qu'à faire, aussi la question de leur formation. 

Cela écrit, considérant que de toute manière le manifeste n’est pas figé, je m'y rallie et le signe donc.

Xavier Blondiau

Xavier Blondiau 25 avril 2016 14:45

+1 pour Nico et l'APED ce coup-ci ;-)

Renaud CALVO GIL 3 mai 2016 16:03

J’avais plaidé pour un manifeste in progress et tout en sachant bien qu’il faut décider d’une version à un certain moment, je vais quand même poursuivre la réflexion à la lumière du contexte mouvant dans lequel nous sommes (les élaborations successives liées au Pacte d’excellence).

Je voudrais donc attirer l’attention sur la nécessité de prendre en compte de manière plus intégrée les inégalités sexuées dans notre manifeste (je suis la première responsable de ne pas y être arrivée). Après tout, nous vivons dans une société qui reste profondément inégalitaire en ce qui concerne les rapports femmes/hommes : segmentation du marché du travail, plafond de verre, différences de salaire, sous-représentation aux postes de décision en politique, dans la culture, violences à l’encontre des femmes etc.

Mais l’argument que les filles s’en tirent mieux que les garçons à l’école (= échouent moins) donne bonne conscience pour empêcher de s’interroger sur ces inégalités sexuées structurelles. La preuve ? Le dernier rapport du Groupe central pour le Pacte (un paragraphe sur les inégalités de genre pour dire que ce sont les garçons qui ont des problèmes). Raison de plus, me semble-t-il pour insister sur cette question (en la problématisant bien sûr, c’est-à-dire en articulant les diverses formes d’inégalité de manière ne pas hiérarchiser les discriminations – pensons plutôt en termes d’intersectionnalité- et aussi à rendre compte des inégalités entre femmes).

Donc, en relisant le manifeste, je me suis arrêtée au tout début sur un des points d’accord : refuser que l’Ecole contribue à forger des individus principalement adaptés à la reproduction d’une société marchande. Je trouve qu’on devrait remplacer le terme marchand (assez gentil au fond) par capitaliste et patriarcale. Car ce sont là deux systèmes d’exploitation, d’oppression et de domination qui depuis des siècles coexistent et se renforcent. Sans reconnaissance de la domination masculine (cf Bourdieu), comment combattre toutes les inégalités ?

Nadine Plateau 10 mai 2016 19:37

Peut-être est-ce un peu trop gentil dans ce passage, mais ailleurs dans le manifeste, on est bcp plus tranché (le capitalisme est clairement mis en cause), au point que cela en irrite un peu certains! Pour ce qui est de la société patriarcale, cela soulève par ailleurs tout un débat qui sort en partie de la "mission" du groupe (il est vrai que le contenu des manuels scolaires n'est pas abordé dans le manifeste). Mais je pense en tout cas que le sujet, de manière globale, a plus sa place dans un autre groupe de travail de TAC, en particulier Tout autre modèle économique qui prévoit d'ailleurs d'ici peu une soirée sur le sujet "Genre et capitalisme", voir http://participer.toutautrechose.be/groups/344/discussions/111 .

André Leclercq 27 mai 2016 12:58

Nadine, au-delà de la pertinence du point que tu soulèves, je crois qu'il n'est plus temps de modifier le Manifeste. Restons-en à la version validée collectivement. Mais on le sait et on l'a dit, cette version n'est pas coulée dans le bronze. Les débats que nous aurons encore, notamment sur la question du genre, la feront évoluer.

Bernard Delvaux 27 mai 2016 13:56

Bernard, j'ai reconnu moi-même qu'il fallait bien fournir une version arrêtée à un moment. Donc pas de problème, mais à lire la réaction d'André, il faudra bien revenir sur la question «genre et enseignement»!

Nadine Plateau 29 mai 2016 19:54

Encore une remarque ad post (en pensant aussi aux fiches qui complèteraient le manifeste et que nous avons un peu mises sur le coté), partant de l'émission suivante du 15 juin que je vous invite à écouter à http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_10212.xml (accès direct : http://rf.proxycast.org/1175313918357151744/10212-15.06.2016-ITEMA_21010337-0.mp3) et où il est question de la performance imposée aux enfants mais aussi qu'ils s'imposent eux-mêmes : il m'apparaît alors qu'il serait pus juste de dire que la "société capitaliste" est un contexte général "pervasif" qui innerve tout ce que nous faisons, et en particulier tout ce qui est de l'ordre du scolaire, que de faire le constat qu'il y a une stratégie des "acteurs du capital" pour conformer le système scolaire à leurs besoins..

Par ailleurs, en cette période d'examens, un directeur d'école a aussi été interviewé hier ou avant-hier à La Première RTBF surtout pour prodiquer ses conseils aux étudiants, semble-t-il (www.lapremiere.be, Podcasts, Matin Premiere...).

André Leclercq 17 juin 2016 13:23

Oui, d'accord André. Mais l'innervation, qui existe bel et bien, n'empêche pas que des acteurs du capital l'alimentent aussi.

Je pense que cette idée d'innervation n'est pas absente du Manifeste, par exemple dans le passage : "Mais nous détourner massivement de l’horizon sans lendemain n’est pas simple. Des acteurs influents défendent en effet le projet d’une école au service d’impératifs économiques. Nos esprits sont par ailleurs colonisés par leur discours. Enfin, la compétition, l’individualisme et l’utilitarisme sur lesquels repose cette société rendent très difficile une libération individuelle : comment en effet nous détourner seul-e-s de ces logiques quand la très grande majorité des membres de notre société « jouent le jeu », de leur plein gré ou à contrecœur ?"

Quant au directeur (ou plutôt l'ancien diretcteur), je n'ai entendu hier que le résumé de son intervention qui est faite après le journal de 13h, mais ce résumé mettait en évidence son point de vue critique sur la multiplication des  évaluations.

Bernard Delvaux 17 juin 2016 13:56
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