Groupe tout autre école

Si vous souhaitez participer à ce groupe, connectez-vous ou créez-vous un compte ici.
À propos Discussions Agenda Fichiers Participants Rejoindre

Apprentissage autonome et film "Etre et devenir"

Ce débat a démarré à partir de la proposition suivante faite par Clémentine Couplet.

Après avoir participé aux ateliers Tout Autre Ecole organisés à Bruxelles, j'ai découvert le très beau film de Clara Bellar Etre et Devenir. J'aimerais aujourd'hui vous inviter à le découvrir :

  • le jeudi 21 janvier à 19h30 au cinéma Aventure à Bruxelles
  • le jeudi 28 janvier à 19h30 au Cinéscope de Louvain-la-Neuve 

Ce documentaire suit le parcours de diverses familles en France, en Angleterre, aux USA et en Allemagne, qui ont décidé de ne pas scolariser leurs enfants, ni à l'école ni à la maison, et de les laisser apprendre librement ce qui les passionne. 
Un film qui s'intéresse à la confiance en l'enfant et en son développement, une quête de vérité sur le désir inné d'apprendre et la place de l'éducation dans nos sociétés en transition. 

La bande-annonce du film, c'est ici :
https://www.youtube.com/watch?v=iQlxLq2YboI

Démarré par Bernard Delvaux dans Groupe tout autre école 15 janvier 2016 13:20

HENRI LANDROIT écrit :

J'ai déjà eu l'occasion de voir ce film. Inévitablement, il présente des situations familiales privilégiées où les parents ont les moyens de scolariser leurs enfants. Le schéma présenté ne s'applique pas à tous et nie en quelque sorte l'utilité d'un enseignement public. Je ne crois pas que c'est le but de TAC.

Bernard Delvaux 15 janvier 2016 13:21

MARIE DE MUIJLDER écrit :

je suis très intéressée par ce film! C'est vrai que ce n'est pas le but de TAC mais il me semble que certaines exceptions font les règles^^. Je suis curieuse ne tout cas. J'espère que le film ne nie pas l'utilité de l'enseignement public comme le présent Henry. On verra bien.

Bernard Delvaux 15 janvier 2016 13:23

ANDRÉ LECLERCQ écrit :

Il est vrai que la question de la coupure constatée sur le terrain pour ce qui est de la transmission alternative des connaissances pose débat (ceci dit pour inclure aussi l'enseignement hors école qui est présenté dans le film Alphabet que je recommande aussi, ne fut-ce que pour ce qu'on y dit sur l'évolution du pouvoir créatif de chacun avec l'âge et la compétition dans l'enseignement conventionnel qui reproduit celle de l'ensemble de la société dont il est aussi question dans ce film). Mais rejeter les approches alternatives dans le cadre de TAC pour cette raison m'apparaît un peu court, un peu de l'ordre de jeter le bébé avec l'eau du bain, et ce d'autant plus que le système traditionnel tient fort peu compte des besoins des enfants !

Concrètement, je sais que Maria Montessori travaillait avec les enfants des rues à Rome, que Paolo Freire est dans une vision des choses du même ordre au Brésil, et ici en Belgique, il me semble que la pédagogie Freinet pose moins ce problème social.

J'ai par ailleurs il y a peu entendu parler (je ne me souviens plus des sources, c'était peut-être dans le cadre du processus Tout autre école que je l'ai lu) d'une expérience d'école alternative dans un quartier populaire, où au début, les enfants des milieux populaires étaient bien présents, mais qui avec le temps "s'embourgeoisait" de plus en plus… J'aurais envie d'en tirer la conclusion qu'il serait opportun en la matière de mettre en œuvre un système adapté de "discrimination positive", qui toucherait aussi les relations entre l'école et les parents…

Bernard Delvaux 15 janvier 2016 13:23

NICOLE VAN DAEL écrit :

Juste de quoi réfléchir aux idées alternatives se présentant comme progressistes alors qu'elles collent tellement bien aux calendriers des économistes du système capitaliste. Voici un texte de Morisson, du Centre de développement de l’OCDE, cahier de l’économie politique, n°13 p.30

Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics  ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risques politiques. Si on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de services rendus, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire,  par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement obtenir une contribution des familles ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population.

Bernard Delvaux 15 janvier 2016 13:25

Oui les alternatives sont fréquemment récupérées. Le  "Green washing" en est un exemple éloquent !   Mais une question qui pourrait être portée par Tout autre chose et débatue au sein d'une Tout autre école est celle de la contagion positive vers le service public de l'école...  Ou si l'on préfère de la transmission en douceur d'alternatives constructives en Education  (et il n'en manque pas en Belgique et ailleurs ...)  vers l'école telle qu'elle existe aujourd'hui.   TAE se doit d'être attentif  aux stratégies de contagion positive, ou de transmission positive,  existantes ou en devenir.   Et d'y faire écho quand cela  vaut la peine.

François Gillet 15 janvier 2016 17:34

J'ai enfin – presque en dernière minute – trouvé un soir pour aller voir « Etre et devenir ».

Et c'est vrai qu'il y apparaît que ce genre de choses concerne des familles privilégiées, au début du film, c'est flagrant. Heureusement vers la fin, avec le cas de l'Angleterre, cela le reste surtout au niveau culturel.

Mais est-ce une raison suffisante pour écarter ce type d'enseignement – et souvent même d'auto-enseignement des enfants – dans TAC ? Il m'est venu à cet égard une image à un niveau plus macro : il est aussi flagrant que les régimes d'économie socialiste - « communistes » pour employer un mot plus trivial - avaient atteint une certaine forme de justice sociale difficile à retrouver dans les pays d'économie capitaliste. Et que maintenant, dans une situation où leur quasi-disparition (à de rares exceptions près comme Cuba) n'amène plus « les régimes d'économie capitaliste » dont nous faisons partie à tenter de faire aussi bien pour limiter toute forme de contagion, les inégalités n'ont jamais été aussi marquées dans le monde.

Cela dit, ce constat rend-il la privation de liberté qu'enduraient les habitants des pays de l'Est pour autant acceptable ?

En conséquence, je crois que ce serait une grave erreur de bannir les approches de la transmission des connaissances abordées dans « Etre et devenir » - et aussi dans « Alphabet » (avec comme point central la démarche d'Arno Stern reprise aussi dans "Etre et devenir") - qui « rendent » aux enfants la liberté dont ils ont besoin, en mettant en avant leur dimension élitiste se manifestant dans les faits, alors que certaines expérimentations montrent qu'elles s'appliquent tout aussi bien aux milieux populaires.

Il me semble alors bien plus adéquat de partir de leur justesse (leur philosophie se retrouve d'ailleurs dans nombre de contributions du processus des ateliers de l'automne) pour considérer qu'elles constituent un but à atteindre dans tous les milieux sociaux (en tenant compte cependant d'une autre limitation qui est celle des traumatismes psychologiques que nous avons pu subir lors de notre enfance). Cela pourrait être donc un des objectifs majeurs de TAE de s'atteler à définir ce qui pourrait être mis en oeuvre à cet égard (en partant de la réalité actuelle du système scolaire) … quand le travail autour du manifeste, qui reste prioritaire, sera achevé !

André Leclercq 3 février 2016 14:30

A sigaler aussi, le film documentaire Demain que je viens de visionner, dans la mesure où son dernier chapitre est consacré à l'éducation et où son contenu me semble plus pertinent par rapport aux objectifs les plus immédiats de notre groupe que "Etre et devenir" (on pourrait projeter cette partie dans certains ateliers futurs). Il passe encore dans 3 salles à Bruxelles (Actor Studio, Vendôme, Stockel), voir www.cinebel.be, 2ème page des films à l'affiche.

André Leclercq 10 février 2016 13:31

Vous connaissez les travaux de Céline Alvarez ? Personnellement je les ai connus il y a peu grâce à quelqu'un de TAE, à savoir Gaëlle Clark.

Voir ici les conférences extrêmement bien faites de cette militante de l'épanouissement éducatif pour tous. http://www.celinealvarez.org/

Cela semble extrêmement enthousiasmant. Qu'en pensez-vous ? 

Connaissez-vous des groupes d'enseignants belges qui s'interessent à cela ?

Bien à vous.

Delphine Huybrecht

Delphine Huybrecht 7 avril 2016 15:40

D'accord avec André Leclercq, la dernière partie de Demain (même si le cas présenté est une success story comme d'ailleurs toutes les expériences racontées) est une excellente base de discussion et proche de l'esprit de TAE. Le débat sur ce thème au MundoB à 21h15 a-t-il toujours lieu comme prévu?

Nadine Plateau 9 avril 2016 11:50

 

Pour le cinéma, je me suis trompé (surmenage TAC§) : c'est le Vendôme, Chaussée de Wavre 18, 1050 Ixelles (porte de Namur), Téléphone 02/502.37.00 de 14 à 21h. L'info sur la soirée prévue est toujours là, à http://www.cinema-vendome.be/les_films/a_l_affiche/demain_5_seances_thema

La suite est toujours valable!

 

Inter-Environnement Bruxelles (l'info est passée aussi dans leur newsletter)
Rue du Chimiste, 34-36, 1070 Bruxelles. Tél. : 02/801 14 80. Site : www.ieb.be

André Leclercq 10 avril 2016 11:57
Vous avez tout lu dans cette discussion