Locale Région du Centre
Communiqué de presse: #fedasil Fahmi expulsé du centre de Morlanwelz après avoir raconté les conditions de vie et la grève de la faim
[Un réfugié exclu pour avoir témoigné!] Suite à la publication de ce communiqué de presse par l'une de nos locales, un réfugié a été exclu du centre Fedasil de Morlanwelz, ce jour, pour avoir témoigné! En effet, ce document avait été rédigé suite à la grève de la faim et à la manifestation que les résidents avaient menées la semaine dernière pour demander plus de respect à leurs hôtes et un meilleur accès aux biens et aux services de première nécessité.
#refugiés #morlanwelz
Communiqué de presse
TOUT AUTRE CHOSE REGION DU CENTRE·MARDI 7 JUIN 2016
Ce lundi 6 juin, au Centre Fedasil de Morlanwelz, une nouvelle réunion a eu lieu concernant les évènements du jeudi 2 juin 2016 : après avoir cessé de se nourrir et de boire pendant deux jours, les réfugiés ont manifesté pour demander plus de respect et un meilleur accès aux biens et aux services de première nécessité. Dans la soirée de jeudi, le directeur régional s’est réuni avec eux afin de cerner les problèmes. Voici un petit compte-rendu des plaintes formulées par les réfugiés :
1. Des vies mises en danger : Fahmi, un réfugié syrien, manifeste son indignation par rapport aux soins médicaux : « 2 infirmières sont présentes 2 heures par jour, 5 fois par semaine. C’est peu pour s’occuper de près de 200 personnes. Un médecin vient aussi, mais seulement un jour par semaine. Un jour, un réfugié syrien avait le pied fortement enflammé, gonflé et cramoisi. On lui a juste mis un bandage. Peu après, cependant, il a bien fallu l’embarquer, mais il était trop tard : on a du lui amputer une partie du pied. Quelques jours après, on a appris sa mort. Plus tard, un réfugié irakien a dit ressentir une pression au niveau de la poitrine et tout son côté gauche engourdi. Il était déjà connu pour son mauvais état de santé, mais on ne lui a donné que deux aspirines. Le médecin a été fortement surpris en apprenant ce qui s'était passé et a dit à son patient qu’il s’en était fallu de peu… »
2. Le transport payant pour apprendre le français : « Nous recevons 7,4€ par semaine, continue Fahmi. Mais, nous devons payer nos transports, même pour aller à l’école et apprendre le français. »
3. Autres revendications : a. Une aide pour trouver un logement : Les propriétaires et parfois même les CPAS de certaines villes sont réticents à louer à un réfugié. Or si après deux mois, ils n’ont pas trouvé d’endroit où loger, ils se retrouvent à la rue. Les familles avec enfants également. b. De la nourriture correcte, tant au niveau de la quantité (maximum 250gr par repas) que de la qualité. « Les enfants ne veulent pas manger. » nous raconte une mère algérienne. c. Des vêtements décents : « Quand je suis arrivé ici, c’était l’hiver. J’ai passé deux mois dans une tente avec juste un t-shirt et un short. Le Centre a reçu plein de vêtements et de chaussures, mais les neufs ont été embarqués par camionnette ou ont disparu. Il faisait tellement froid que j’étais constamment malade. Apres avoir travaillé au Centre 3 heures par jours pendant 2 semaines pour gagner tout juste 40€, j’ai pu m’acheter quelques vêtements chauds. » témoigne Fahmi.
Ces problèmes ont donc été rediscutés ce lundi 6 juin, lors d’une nouvelle réunion. La direction a informé les réfugiés que la nourriture serait peut-être améliorée, que des logements sociaux leurs seraient fournis à partir du mois prochain, mais que les tickets de bus pour se rendre aux cours resteraient payants. D’autre part, en cas de nouveau problème d’ordre médical, les réfugiés devront se référer aux assistants sociaux ou au directeur du Centre. Tout Autre Chose Région du Centre soutient les réfugiés dans leur action, défendant le droit de tout être humain de vivre dans la dignité. Le mouvement citoyen s’inquiète du respect de ces droits et demande des garanties pour qu’ils soient respectés.