Sur l’idée de demander à des comédiens de lire des textes de témoignages anonymes des 4 coins de la société belge en public, je signe à du 200 %. ça a du sens. Ça en avait… sur papier !
À l’origine, la demande n’était pas explicite, et donc par effet de simplification d’urgence, j’ai vraiment cru que le topo c’était : témoignage + comédien + podium + micro. Simple, quoi. Pas original, mais efficace et propre. En tout cas c’est pour ça que je devais ouvrir mon carnet d’adresse. Il faut savoir que jusque la veille de l’événement pour moi, il s’agissait d’une succession de lectures audibles par tous dans la rue grâce à un micro, et au même titre que les gens qui venaient faire leur discours ou pousser la chansonnette. À cette ultime réunion, où je fus le seul francophone, réunion où apparut l’idée très précise et apparemment validée que les acteurs devaient circuler avec un casier de bière comme promontoire et demander à des gens attablés dans la rue, si ça ne dérangerait pas qu’on leur lise une lettre de témoignage. Public de petit comité bien calme qui aurait accepté d’écouter poliment. Sur le coup de l’annonce faite ainsi dans une dernière réunion logistique, j’ai fait observé que les comédiens que j’avais eu au téléphone avaient « signé » pour autre chose que ce que je pressentais déjà comme une « animation » digne de celles qu’on a l’habitude de voir dans des grosses fêtes populaires. Le lendemain, a été la fin de mes illusions quand au fait qu’on ait bien compris ce que mes camarades, artistes de scène, et moi, aimerions voir comme respect dans un mouvement comme Tout Autre Chose.
Aucune endroit pour déposer leurs affaires ou se changer un minimum.
Imaginez, l’effort qu’ils ont dû fournir pour passer dans une foule dense en ivresse et égayée par le bruit des chants et des trombones et des retrouvailles militantes, le plus gros en néerlandais (logique). Ils étaient mal à l’aise.
Désolé de vous décevoir sur le côté « petite nature » des comédiens, mais il ont été pris au piège d’une nouvelle démonstration de ce que j’avais critiqué quelques semaines plus tôt, en dénonçant ce militantisme naïf qui pense que les artistes engagés ont tous envies de danser des claquettes devant un public aviné pour la bonne cause.
Mon cœur : J’ai l’impression que mes opinions ont été piétinées pour la « cause ». J’ai la sensation que quoique je dise, certains ne changeront pas le monde dans ce mouvement. Je me dis qu’il est impossible que nous changions le monde si nous ne changeons rien en nous.
Mes tripes : Ce sont Mes amis, Mes collègues dont on se fout ! Ils ont du déployer des trésors de motivation et d’audace pour passer au-dessus de ces conditions d’écoute. Les gens applaudissaient soit par qu’ils étaient acquis à la cause et/ou car ils se rendaient bien compte des conditions extrêmes de ce qui était devenu, des « prestations». Illustration de l’état d’esprit de l’accueil : Je trouve qu’un minimum quand on organise ce genre d’événement, c’est d’offrir de l’eau. Même de l’eau du robinet eu été salvatrice. Mais, non, faut que les affaires du bar marchent !
Ma tête : Finalement la lecture des Témoignages fait avec coeur par différentes personnes de la société civile, a été approximative voire nulle. En effet des et textes n'ont des ces conditions là , jamais été lus. Récemment, j’ai évoqué, le domaine de compétence… l’élargissement du public. Moi, j’appelle ce genre de soirée, une belle branlette militante. On fait la fête dans la rue, pour nier le fait qu’on est entrain de faire la fête entre nous.
C’est violent ? Ce n’est pas "constructif" ? Et, bien tant pis car ceci n’est là que pour vous faire réfléchir un peu.
Les solutions sont simples. Réfléchir avec le cœur, travailler avec les tripes et aimer avec la tête. Faire les choix judicieux face aux forces disponibles. Je ne crois pas aux défis, le destin et toutes ces choses qui mènent les foules à la falaise de tous temps.
Bref, si vous décidez de refaire cette expérience, faudra vraiment repenser aux objectifs à tenir et de bien l’expliquer à tous nos membres. « Le fond, avant la forme. »
Hello!
Je trouve que les critiques que tu fais sont correctes et en même temps pas correctes.
Si les artistes voulaient de l'eau, bah oui il aurait fallu leur en donner. Et leur offrir un verre, pourquoi pas, ils le méritaient bien !
Mais là ou je trouve que ce n'est pas correct de dire ça c'est que c'était toi le responsable des lectures des témoignages et des artistes qui le faisaient. Dans ma tête, c'était dans ton rôle (avec nous bien sur, mais à toi de prendre l'initiative en tous cas) de trouver un endroit pour déposer leurs affaires (c'était d'ailleurs possible derrière l'endroit de montage de la vidéo). Ou d'aller dire aux bar/à Woutuer/à moi/à d'autres qu'ils devaient pouvoir avoir à boire. C'est juste qu'on gérait d'autres trucs pendant ce temps et qu'on laisse à chacun l'autonomie dans son rôle.
Pour les mises en voix des artistes oui dès le début c'était +- clair qu'ils liraient à des petits groupes et non à 400 personnes. Moi je pensais que ce ne serait pas à une table de 4-5, mais sur de petits podiums entourrés de qq dizaines de personnes (à distance de voix quoi). C'est à la réunion où tu es allé que la formule a visiblement été précisée et que leur public s'est réduit.
Du coup l'irrespect de TAC bah c'est vite dit vu que tu es le seul de TAC avec Jan à avoir eu l'occasion de te pronconcer sur le sujet. Ce qui n'empeche pas que je suis d'accord avec toi avec le fait que c'est pas classe de demander aux artistes de déclamer pendant 2h à des groupes de 4 personnes. Quand j'ai appris le format final je ne l'ai pas questionné vu que Wouter et toi étiez à la réunion et êtes artistes.
Enfin voila, réaction à chaud comme ça. Ca n'empêche que je dois te recmercier pour avoir repris la responsabilité des témoignages au pied levé et d'avoir fait ça comme un chef, autant pour trouver les artistes que pour centraliser les témoignages et les dispacher.
Tout à fait d'accord sur le fait que cétait à moi de trouver un endroit et de l'eau. J'avais , pour tout dire, soulevé ce fait la veille en disant à Wouter, que quelques bouteilles d'eau dans des coulisses seraient bien pratiques pour TOUT le monde. Il me répondit assez perplexe sur l'apport en eau et nourriture. Je pense surtout au fondamentaux des habitués de la scène. loge + eau . La base quoi. Je ne vous en tient pas rigueur rassure toi sur ce point. Mais quand on reçoit la responsabilité de ce genre d'affaire la veille, on imagine même pas que l'ABC est à reprendre. Je suis arrivé sur place et on a installé nos décors etc. en soutien avec les Régisseurs qui visiblement étaient un peu charette. J'ai demandé pour avoir un lieu sécurisé pour nos affaires, on nous a montré des casiers bien efficaces mais qui coutaient à chaque ouverture un euro. Moi et Léonard on a fait les frais, pour finalement se rendre compte que ce espace deviendrait plus inaccessible dès 18h. du coup , j'ai déposé mes affaires sous les pallettes qui servaient de bar en rue à la vue de tous. Pour l'eau je dois être complètement franc. je n'avais pas que ce qu'il me fallait sur moi pour prendre un taxi collecto en fin de soirée. Quelques organismes me doivent encore me rembourser quelques sommes ce mois-ci, bref, j'étais fauché comme les blés. . Je ne suis de nature pas regardant à la dépense, mais quand j'ai rien , j'ai rien. Mais j'étais bien dépourvu et pris au dépourvu car je ne pensais pas qu'un acte social mène à chaque fois à des dépenses inoppinées. Pour être le plus précis, pendant la soirée, j'ai demandé de l'eau à Elsemieke responsable de l'aspect artistes prestataires et s'est proposée de payer un verre au comédien qui me suivait à ce moment là. Ce n'est évidement pas ça que je demandais. : Quand on sait combien de comédiens se sont vraiment présentés ce soir là, et le prix d'un verre d'eau au bar, je vous laisse imaginer le temps d'attente et les frais, nécessaires pour satisfaire les gosiers.
Je ne rends pas responsable TAC de tout cela. Je crois juste que les seules observations les plus naïves que j'ai faites la veille, n'ont pas eu d'écho favorables. Après, je pense que si on avait été plus que UN à cet ultime debrief, j'aurais pu dissocier les demandes globales des idées seulement liées à l'accueil des artistes.
Pour être complet, hier, j'ai remercié les artistes qui m'étaient proches pour leur ténacité en soutenant que je me sentais responsable du côté Hard de l'expérience, et ils m'ont remercié que je me fasse le porte-parole de leur sensation de "piège". Même si l'expérience était intéressante, ils n'y reviendraient pas. Certains étaient vraiment fâchés. Et, il me tient à coeur de ne pas perdre la confiance de mes amis en même temps qu'une certaine crédibilité professionnelle , très utile pour TAC, d'ailleurs. Enfin, voilà.
Est-ce qu'on en parlerait pas à HBH ? Ou peut-etre l'as tu déjà dit à Wouter ?
Et si des artistes sont fachés, peut être envoyer un message officiel d'excuses ?
Je crois que Wouter préfèrera un retour dans le cadre où l'aventure se répète. Je veux dire que je pense qu'il était conscient qu'il y avait des couacs, mais je ne pense pas non plus qu'il avait toute le lattitude pour corriger tous les tirs. Je ne fais que te faire part de mon ressenti, sur ce point. Je prendrais d'abord en compte son retour. Comment lui a ressenti l'événement. Ce serait intéressant. Et en conséquence de quoi, on lui fait part... ou pas, de nos observations. Je n'aime pas cibler telle ou telle part de responsabilité pour un évènement passé. Cela ne fait qu'exacerber les rancoeurs. Quant aux artistes frnacophones, je pense qu'un message d'excuse serait un bonne chose. Même si j'imagine que cela les atteint à des degrés complètement différents. Il y a ceux qui me sont moins proches, qui ne se sont pas trop exprimer. Un message sympa du bureau évoquant, un accueil dans des conditions difficiles et aussi les constats positifs, cela créerait une forme de fidèlité dans notre rapport avec eux. Bref, cela peut vraiment être chouette. Une lettre pour tous les artistes voire les personnes qui participaient à La Bibliothèque Vivante aussi. Si j'ai bien compris , ça n'a pas été très facile non plus. Mais je n'en sais pas plus.